Dynamiques, à fort potentiel, les Industries Créatives et Culturelles constituent un pan important des économies mondiales. Le continent africain est dans la marche du monde lorsqu’il s’agit des ICC. Selon l’agence Ecofin, les ICC représentent 3% du PIB des états africains avec cependant des spécificités liées à l’écosystème du continent. Quel état des lieux dresser quand on parle de ces industries ? Qui en sont les acteurs majeurs ? Les secteurs les plus porteurs ? Quels sont les modèles en vigueur ? Nous dresserons un panorama des ICC en Afrique et en comparaison avec le reste du monde.
A l’instar du Maroc qui a fait des Industries Culturelles et Créatives (ICC) une priorité nationale notamment à travers un plan d’action du Ministère de la Culture et la création de la Fédération des ICC au sein de la CGEM, d’autres pays du continent œuvrent à mettre les ICC au cœur de leur stratégie de développement économique et social. L’Afrique du Sud, le Nigéria ou encore le Maroc ont un point commun quand on parle de culture. Ces pays sont devenus en quelques années les locomotives culturelles africaines. Des références en matière d’industries créatives et culturelles. Que révèle ce leadership ? Ces réussites ? Quelles stratégies
politiques, économiques et financières sont mises en œuvre pour faire de la culture un fort levier de développement. Formation, éducation, professionnalisation, financement, statut des artistes, institutions et protection des œuvres et aussi diffusion sont au cœur de ces échanges au cœur du leadership culturel.
13h00 - 14h00
Pause Déjeuner
14h30 - 15h30
Renaissance : Quel mythe fondateur pour l’Afrique et sa Diaspora
Dire, raconter, écrire, filmer l’Afrique est un enjeu majeur pour un continent à l’histoire chahutée. Du mythe de l’Egypte des Pharaons au très hollywoodien film « Black Panthers » de Ryan Coogler, se réapproprier la narration africaine permet de se retrouver dans un même espace mémoriel. L’Afrique est la terre-mère, un espace identifié. Quid de la diaspora à l’espace géographique moins défini ? Entre l’Afrique et sa diaspora, mythe ou réalité ? Comment ce concept politique, né dans les années post-indépendances, survit-il encore aujourd’hui à l’ère de mouvements de la Renaissance panafricaine ? Quels liens politiques, culturels, économiques unissent les africains et leurs diasporas. Afro-descendants, afropéens, afroasiatiques, afro-américains… comment envisagent-ils le rapport avec l’Afrique ? Comment ces questions identitaires, politiques, économiques, sociales se traduisent dans les ICC ?
Entre le sport et la culture c’est une histoire d’intérêts communs et des aspirations à divertir qui se rejoignent. En effet, voir les artistes internationaux Fally Ipupa ou Nomcebo Zikode se produire lors des cérémonies d’ouverture et de clôture de grands évènements sportifs comme la Coupe d’Afrique des Nations 2022 (CAN) au Cameroun est une expérience qui signe les grands rendez-vous sportifs de nos jours. C’est le sport-divertissement dans lequel s’illustrent nombre d’agences de communications et d’entreprises culturelles. Sport et culture unis ? En réalité, il s’agit d’un « mariage » de raison tant l’avenir du sport passe par l’Entertainment. C’est aussi l’intérêt des ICC que ces grands rendez-vous sportifs pour cumuler les audiences et séduire des publics nouveaux. Analyse.
Aujourd'hui, les technologies numériques permettent aux créateurs de préserver les cultures, de promouvoir un nouveau récit africain, et d'exporter efficacement les productions locales à travers le continent et auprès d'un public mondial. Les industries créatives et culturelles africaines ont le vent en poupe et contribuent à la croissance économique de l’Afrique. Les opportunités existent, appuyées sur les nouvelles technologies, d’autres sont à créer. L’écosystème favorise l’émergence d’une créativité qui booste les contenus. Jeux vidéo, films d’animation, réalité virtuelle n’ont plus de secrets pour des créateurs de contenus, des jeunes, souvent qui en font leur business et y excellent. Les réseaux sociaux sont également un médium prisé par la jeunesse africaine pour la diffusion et la génération de revenus. L’Afrique est-elle en passe de devenir le nouvel eldorado en matière de technologie numérique ?
Where
Villa des Arts (Amphithéâtre)
09h30 - 10h30
Made in Africa, Comment répondre à nos besoins et durer ?
By Hicham Lahlou Designer international et architecte d’intérieur, Conseiller du président de la World Design Organisation (WDO), Régions MENA et l’Afrique
Audrey Forson, Selly Rabi Kane, Yinka Ilori, Abdoulaye Konaté, Hicham Lahlou ou encore Diébédo Françis Kéré sont aujourd’hui les figures de proue du navire Made in Africa en matière de photographie, d’architecture et de design. Leurs noms sont mentionnés et sonnent comme des évidences quand il s’agit d’évoquer un continent dont les artistes dessinent les nouveaux contours créatifs. Ils se disent inspirés par les techniques ancestrales et revendiquent l’utilisation de matériaux adaptés aux réalités africaines. Le recycling, l’upcycling font partie intégrante de leur travail, depuis des années déjà. Les nombreuses collaborations avec des marques mondialement renommées parachèvent leur aura. C’est l’heure de s’interroger sur l’avenir et l’impact du design en Afrique. Comment répondre aux besoins de cette population nombreuse et jeune ? Quels espaces culturels sont à créer ? Quels débouchés économiques sont à la clé ? Comment impacter les territoires africains en répondant aux nécessités environnementales ? Comment bâtir pour l’avenir ?
Where
Villa des Arts (Amphithéâtre)
10h45 - 11h15
Made in Africa un enjeu pour la propriété intellectuelle
Trop longtemps déprécié, peu valorisé et parfois même méprisé, le « Made in Africa » créatif est en pleine ascension. Créer, fabriquer, distribuer, produire africain pour répondre aux besoins de près de deux milliards d’habitants sonne comme une urgente nécessité à l’heure où le monde est en crise. En ce temps de consommation responsable, consommer ce qu’on produit devient essentiel. La mode, la culture, le design, l’artisanat, l’architecture, le luxe sont trustés par des créations africaines qui trouvent de plus en plus de débouchés dans ces différents secteurs. Le Made in Africa attire les afros « consom Acteurs » et les enjeux sont de
taille. Labellisation, législations, harmonisation des stratégies, propriété intellectuelle, environnement, distribution et aussi règles du commerce sont au programme.
Where
Villa des Arts (Amphithéâtre)
11h45 - 12h45
Marchés de la création : Rencontres professionnelles, biennales, festivals, salons, leur importance ?
Au lendemain des indépendances africaines, parmi les nombreux besoins et priorités exprimées, est apparue la nécessité de fonder une Afrique unie par le biais de sa culture et qui souhaitait tourner la page de la colonisation. C’est ainsi qu’à Alger, Port-Louis ou Tunis se sont tenues des conférences et rencontres qui ont donné naissance à des festivals comme les JCC- Journées cinématographiques de Carthage ou encore le Fespaco à Ouagadougou. De nombreuses manifestations d’envergure se tiennent depuis lors sur le continent : la photo à Bamako, la musique à Abidjan, et aussi la danse, le théâtre, la littérature. Quelle est la réalité, l’évolution et la viabilité de ces rendez-vous ? Comment s’inscrivent-ils dans le temps ? A quels besoins et attentes des acteurs du secteur répondent-ils ? Quels pays sont à la pointe en matière d’organisation et d’infrastructures ? Où en est la relève ? Quels sont les besoins en équipement ? Leur modèle est -il structuré pour les africains ? Les intervenants, professionnels dans le domaine vont nous éclairer sur ces points.
Where
Villa des Arts (Amphithéâtre)
13h00 - 14h00
Pause Déjeuner
14h30 - 15h30
Vivre des Industries créatives et culturelles. Comment Monétiser sa créativité ?
Si la créativité et le talent des africains en matière d’ICC ne fait aucun doute, le secteur des ICC manque souvent de compétences techniques clés, telles que le marketing et la gestion, pourtant essentielles pour développer des modèles d’affaire viables pour les entreprises culturelles et créatives. « l’Afrique peut vraiment vivre de son art », répond Alphadi, couturier nigérien à l’origine du Festival de la mode en Afrique (FIMA) au sujet des débouchés économiques liés aux métiers artistiques. Cependant, la monétisation pose problème sur un continent aux réalités disparates. A côté de belles réussites se trouvent une majorité d’artistes et de créateurs confrontés à des difficultés quotidiennes : rentabilité, business model, marché, branding, sponsoring, marketing qui sont des obstacles à la réussite. Si les freins sont clairement identifiés, il s’agit de réfléchir aux solutions offertes à ces acteurs pour se renforcer
Where
Villa des Arts (Amphithéâtre)
15h30 - 16h00
Manager la créativité. Comment stucturer et accompagner les artistes ?
Dans un secteur aussi dynamique que celui des Industries Créatives et Culturelles, en pleine évolution et transformation, former des professionnels africains est un gage de qualité. Curateurs, managers, producteurs, agents, chargés de production sont très recherchés et constituent un réservoir d’emplois notamment pour la jeunesse aguerrie aux nouvelles technologies. Les créateurs qui eux sont en quête de structuration pourront ainsi trouver des ressources fiables, capables de les assister techniquement. Recenser les besoins en structures, former aux métiers de l’encadrement, et aux techniques d’accompagnement des acteurs culturels permettront de dresser un état des lieux du management culturel en Afrique.
L’argent, nerf de la guerre ? L’entreprenariat créatif et culturel en Afrique souffre du manque d’accès au financement formel. Notamment dû à la réticence et au manque de compréhension du secteur des institutions financières. Ce qui limite son potentiel de développement qui demande beaucoup de financement pour produire des produits culturels de qualité. Les entrepreneurs sont également souvent confrontés à des barrières commerciales lorsqu'ils cherchent à exporter leurs produits et leurs services. Tandis que les produits culturels du reste du monde sont très concurrentiels car souvent moins couteux. Le besoin de structures est
important également pour une industrie qui peut devenir lucrative. Par exemple, investir dans l’art contemporain africain est devenu pour quelques collectionneurs de renom très rentable. Pourquoi investir dans les ICC ? Quelles stratégies mettre en place pour quelle rentabilité ? Quelles sont les solutions possibles pour pallier à ce double handicap financier ? Quel est le rôle d’amorçage joué par les fonds de financement ou les fondations dédiées ? La question ici posée est comment financer ? Commentaugmenter et structurer les investissements dans les ICC africaines ?